Des femmes engagées

Dès le début du conflit, des milliers de femmes s'engagent dans les services de santé.


Source: Geopolis.francetvinfo.fr
Source: Geopolis.francetvinfo.fr

Les "anges blancs" et autres destinées


La Croix-Rouge, alors constituée de trois sociétés distinctes (la Société de secours aux blessés militaires , l'association des dames françaises et l'Union des femmes de France) est préparée depuis des années à une éventuelle guerre. Elle a formé des infirmières pour soigner les blessés, organiser des hôpitaux auxiliaires et a constitué des stocks de linge et de pansements.

«Présence féminine dans un monde d'hommes4», l'infirmière incarne le dévouement. De même que pour les autres femmes investies de leurs missions en tant que docteure, aviatrice, etc., elles ont toutes représentées pour les soldats l'illusion d'une famille retrouvée, d'une mère, d'une sœur, d'une fiancée.

Nelly MARTYL

Source: Estrépublicain.fr
Source: Estrépublicain.fr

Soprano à l'Opéra-Comique pendant la Belle Époque, quand la guerre éclate, elle cherche comment se rendre utile. Elle devient infirmière à la Croix-Rouge et devient une héroïne "au point que les poilus l'ont surnommée "la fée des armées de Verdun"".

«La gentille chanteuse de l'Opéra-Comique, elle, n'a pas cru sa tâche suffisante en soignant les blessés à l'arrière; elle allait les chercher près du front, sous les obus, sous la mitraille. [...]

Nelly, elle s'est donnée corps et âme jusqu'à la dernière minute du conflit. Elle  y a laissé sa santé et en novembre 1918, elle a même failli y laisser sa vie 5 ».

En 1929, elle crée la fondation Nelly Martyl; il s'agit d'un dispensaire pour venir en aide aux familles les plus pauvres du quartier de Belleville.

Nicole GIRARD-MANGIN

Source: Wikipedia. Domaine public.
Source: Wikipedia. Domaine public.

Dans un monde où les médecins tout comme l'opinion publique acceptent mal l'existence de doctoresse, Nicole Girard-Mangin, connue pour ses travaux sur la tuberculose, est nommée à Verdun dans un hôpital militaire comme médecin aide-major. Elle sut évoluer dans ce milieu médical particulièrement misogyne: elle était soupçonnée d'incompétence parce que c'était une femme.

A chaque affectation, elle avait droit au même refrain:  "Mais bon sang, c'est la guerre ici! Et la guerre est une affaire d'hommes! C'est d'un médecin que j'ai besoin, pas d'une midinette!"

Nicole Girard-Mangin fut l'unique femme médecin dans l'armée française pendant la Guerre de 14-18.

 


Marie CURIE

Source: Archipel-fouesnant.fr
Source: Archipel-fouesnant.fr

Marie Curie, pendant la Grande Guerre, après avoir sollicité les femmes fortunées, parvient à constituer une flotte de voitures radiologiques pour la zone des combats. L'objectif est de localiser, grâce aux rayons X, les projectiles reçus par les soldats blessés et éviter l'amputation .

Le 1er novembre 1914, la première voiture se rend au front avec sa fille Irène.

Elle forme par la suite les radiologues, installe des postes fixes derrières les lignes, et met en circulation 20 "petites Curies".

En 1917-1918, plus d'un million de radiographies furent effectuées.

Jeanne PALLIER

Source: Past-to-present.com
Source: Past-to-present.com

Jeanne Pallier, aviatrice, au début de la guerre n'est pas acceptée comme combattante dans l'armée française, et  se voit refuser d'y être pilote.

Mais, avec d'autres femmes, elle crée en 1915 le Club féminin automobile pour le transport des blessés des gares d'évacuation aux hôpitaux qui lui est à nouveau refusé. Le service de santé se méfie des femmes au volant. Il ne devient effectif qu'à partir de 1917.

Elle effectue 35 évacuations par jour.

Les visiteuses

Les bourgeoises dites "dames visiteuses" telles que la baronne de Rothschild, la duchesse de Gramont, etc. aident aux pansements, font le courrier des blessés, procurent des jambes artificielles aux blessés; certaines épluchent même les légumes.

A côté d'elles, les infirmières-visiteuses jouent aussi un rôle important. L'Association des infirmières-visiteuses de France, créée par Mlle de Monmort et Mlle Diemer s'occupe des malades indigents. Le rôle de la visiteuse est alors de soigner à domicile les malades pauvres; elles sont l'intermédiaire entre le médecin et les malades.


4. THEBAUD, Françoise. Les femmes au temps de la guerre de 14. Petite Bibliothèque Payot. N°947. Éditions Payot & Rivages, 2013.

5. NESSMANN, Philippe. La fée de Verdun. Flammarion jeunesse, 2016.