"Les remplaçantes"

La contribution féminine à l'effort de guerre s'exprime sur divers fronts. Dans une économie essentiellement rurale, les femmes prennent à charge les travaux abandonnés par les Poilus, que ce soit dans les champs ou les usines, prennent le relais aussi pour assurer les services dans les villes, comme la distribution du courrier, la conduite des tramways, etc.

Source: Cache.media.education.gouv.fr
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Source: Delcampe.net
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Source: ECPAD
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Agricultrices - Chefs d'exploitation

Source: Gallica.bnf.fr
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Source: Ruedesarchives
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Conductrices de tramways

Source: centenaire.org
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Factrices

Source: Rudesarchives
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Garde-champêtre

Source: Archives municipales de Toulouse
Source: Archives municipales de Toulouse

Agent d'aiguillage


Dans les champs

La France découvre sa moitié rurale : les femmes occupent des postes de maréchal-ferrant, garde-champêtre mais aussi boulanger. Même si par la suite, les boulangeries ferment, elles prendront l'habitude de faire le pain elles-mêmes.

Chefs d'exploitation ou paysannes, en plus de leurs tâches traditionnelles, elles font désormais les tâches imparties aux hommes: labourer, semer, herser, faucher à la main ou à la machine, s'occuper des foins. L’état les encourage d'ailleurs à se mécaniser. La vaillance des agricultrices cache un réel surmenage. Mais, « la femme doit cultiver la terre, non seulement pour approvisionner le pays, mais aussi pour "garder l'âme des jeunes en contact et en communion avec elle6». La paysanne devient la "gardienne" des terres et des mœurs.



Source: Archives municipales de Toulouse
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Pompiers

Source: Blog de Roger Colombier
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Ouvrière



Source: Reseau-canope.fr
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Ouvrières



Source:
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Institutrices


Dans les transports

Au début de la guerre, le syndicat des transports parisiens s’est opposé à l’embauche des femmes. Mais la revendication sexiste avait été de pure forme face à des centaines de milliers de parisiens qui devaient être transportés chaque jour. Aussi, avant fin août 1914, un décret du préfet de police de Paris autorise du personnel féminin pour remplacer les receveurs dans les tramways. En 1915, les femmes sont 2 670 et 5 800 en 1917, pour 8 000 hommes. La presse les décrit « vêtues d’un uniforme sombre et d’un calot, la sacoche en bandoulière, la planche à ticket d’une main. Les receveuses circulent entre la foule des voyageurs pour percevoir le prix des trajets. Elles sautent en marche à chaque changement de direction, pour manier la lourde barre de fer qui fait basculer l’aiguillage ; elles manœuvrent la perche d’alimentation en fin de course ».

Par contre, dans le métro parisien, les femmes ne sont pas admises à conduire les rames à cause de la compréhension des signaux et des dépannages à effectuer en ligne. Elles sont donc affectées au nettoyage des voitures, à la vente ou au poinçonnage des billets. La direction en a commis aussi au contrôle ; elles perçoivent 1 franc de moins que les hommes, car,  moins productives.

Dans les administrations

Les femmes représentaient seulement 8,8% des effectifs en 1906 dans les services publics administratifs, enseignement, PTT. La guerre accélère leur évolution dans ces métiers.

Conformément à l'ordre du 2 août, les institutrices restent à leur poste alors que 30000 collègues sont mobilisés. Mais phénomène nouveau, des femmes enseignent à des garçons. Les cours sont conçus et donnés en fonction de la guerre. Par exemple, en musique, on apprend : Le chant du départ, La Marseillaise; en géographie : les cartes du front; en langue vivante : l'allemand est remplacé par l'anglais. L'enseignement est aussi pratique: couture, tricot, aides aux champs, etc.

Dans l'administration des PTT, on dénombre 18000 femmes: trieuses, télégraphistes, releveuses de boîtes et agents des bureaux de poste.

Dans les ministères, les femmes occupent des postes de rédactrices ou comptables, copistes ou dactylographistes, plantons.

 

«Les féministes y voient la confirmation des capacités féminines et de l'injustice sociale envers les femmes7.» En effet, si les femmes accèdent à de nouveaux métiers, elles sont loin d'un traitement équitable avec des salaires inférieurs à ceux des hommes, aucune promotion et de mauvaises conditions de travail.

6 & 7. THEBAUD, Françoise. Les femmes au temps de la guerre de 14. Petite Bibliothèque Payot. N°947. Éditions Payot & Rivages, 2013.